lundi 27 janvier 2014

 RIMBAUD  ET  LA  COMMUNE  DE  PARIS





   mais cessons de nous raconter des histoires !...

Depuis des lustres, on a cherché à nous servir la fable d'un Rimbaud gavroche, davantage livré aux turpitudes de la soldatesque, qu'à la bravoure des barricades avec les insurgés...
C'est sous l'égide d'Aragon, soucieux surtout de préfigurer sa propre vie, qu'une telle entreprise
devait avoir lieu au lendemain de la Première Guerre Mondiale, depuis trois textes hautement symboliques... : Un Cœurs sous une soutane, Les Mains de Jeanne-Marie, Les Stupra... Symboliques aux yeux de nos Surréalistes, de l'Anticléricalisme, de la Révolte populaire, de la Liberté sexuelle... Et pour mieux effacer toute idée de "Charité" chez Rimbaud, on devait ainsi ridiculiser sa propre sœur Isabelle, et remanier la chronologie de ses textes au lendemain de la Seconde Guerre.
Si bien qu'on aboutissait de nos jours, finalement aidé par la farce de Faurisson sur "Voyelles", à ce pourquoi l'intellectuel Communiste avait toujours vécu et espéré... et dont l'actualité nous parle tant.
Dans cette incroyable imposture, peu importait que Rimbaud ait pu écrire pour le second des poèmes cités "Ce ne sont pas mains... d'ouvrières..."; non, on se devait vivre Louise Michel ! Peu importait qu'il ait pu écrire le mot "main" avec une majuscule comme pour la Vierge Marie... Peu importait même qu'il l'ait intitulé ce poème: "... de Jeanne-Marie", après maintes mentions de Jeanne d'Arc, et juste avant d'écrire son célébrissime "Les Sœurs de charité" ! Non l'heure était au "Réalisme" et au "progressisme"...
Le comble d'une telle faillite "intellectuelle" (au sens précis que l'époque venait de donner à ce mot...), c'est bien de n'avoir jamais pris la peine de rapporter ce dernier et merveilleux poème à la Congrégation des Filles de la Charité (ou Sœurs) de Saint Vincent de Paul ! Non jamais... et les 1100 pages d'une  récente et monumentale biographie ne devaient même pas effleurer le sujet !
Rien non plus dans la prestigieuse édition de la Pléiade depuis un demi siècle ! non surtout pas... et même quand Rimbaud et sa famille rencontraient ces Sœurs de Saint Vincent de Paul à Londres, on ne devait pas avoir droit à la moindre "note" des éditeurs successifs...
Oui mais alors, à quoi bon toutes ces "leçons " sur la "Lettre volée" !? 
Et justement, que nous disait Vitalie l'autre sœur du poète, et pour la postérité... Eh bien, qu'elle était une "Enfant de Marie"... C'est à dire affiliée comme probablement Isabelle aussi, à cette Congrégation des Filles de la Charité !
En bref ; Rimbaud à Paris l'hiver précédant la Commune, Rimbaud lors de la COMMUNE de 1871 éventuellement, ce nest jamais que le rendez-vous fondamental avec l'œuvre et l'action de SAINTE CATHERINE LABOURE... à la Maison de la Charité de Reuilly (hospice d'Enhien)
Et qu'on puisse aujourd'hui, contre cette Vérité, nous ressortir de vieilles lunes au parfum new-yorkais... mais c'est tout simplement grotesque. Et puis surtout, c'est qu'au delà de Rimbaud, c'est l'intelligence d' autres Maîtres de la Littérature qui en dépend.